On n’a plus les « vieux » qu’on avait
Le vieillissement est une réalité de la vie. Nul n’y échappe. Nous vieillissons tous, et un jour, nous serons tous vieux. Malheureusement, les stéréotypes et les perceptions négatives sur le vieillissement et les aînés fleurissent partout. Demandez à n’importe qui de vous parler des aînés et vous entendrez des termes comme frêle, fragile, malade, etc.
En cette époque trempée dans le jeunisme, de nombreuses personnes considèrent le vieillissement comme un problème à régler. Or les aînés et les résidences pour aînés sont en train de redéfinir cette notion. Un coup d’œil s’impose. Que réserve l’avenir pour les aînés?
Les vieux jours
Il fut une époque où la retraite était une sombre perspective dans le cœur de certains adultes. Elle sonnait le glas de la vie productive. Et puisque le travail était la façon privilégiée de contribuer à la société, la retraite signifiait la fin de la vie utile d’une personne.
Les gens avaient beau parler de la retraite dorée qui les attendait, tout le monde se disait au fond qu’à l’âge de la retraite, le meilleur était derrière soi. Et même si des aînés ne se percevaient pas ainsi, c’est ce que les jeunes générations pensaient des aînés.
L’ennui, avec de tels stéréotypes, est qu’à force de les répéter, les gens en viennent à les tenir pour vrai. La recherche montre une corrélation directe entre les pensées négatives et l’état de santé d’une personne. C’est comme une prédiction qui se réalise d’elle-même. On pense qu’on ne peut plus rien faire, ce qui nuit à notre santé physique et mentale, et entraîne d’autres pensées négatives en confirme qu’on ne peut plus rien faire.
Cette vision négative de la vieillesse a amené les aînés – et par extension, les résidences pour aînés – à faire passer la sûreté et la sécurité avant tout le reste. Les aînés craignaient de prendre des risques susceptibles d’avoir un effet sur leur santé ou sur leur vie en général. Combien d’entre elles évitent de faire de l’exercice parce qu’elles craignent de se blesser? D’autres hésitent à voyager ou à s’inscrire à une activité qu’elles ont toujours eu envie d’essayer.
Être âgé, aujourd’hui, c’est autre chose
Beaucoup de choses ont changé au fil des ans. D’abord, l’âge de la retraite n’est plus un chiffre immuable, applicable à toutes et tous. De nombreuses personnes choisissent de travailler après 65 ans tout simplement parce qu’elles peuvent encore le faire. D’autres profitent de la retraite pour entreprendre une nouvelle carrière. Ils ne sont pas rares, les « retraités » qui travaillent encore passé la soixantaine.
Une vie nouvelle
En fait, de nombreux aînés voient la retraite sous un autre jour. Elle constitue maintenant une occasion de faire autre chose, de commencer une nouvelle vie. C’est le moment idéal pour vivre de nouvelles expériences qui, jusque là, étaient hors de notre portée. Les personnes retraitées n’ont généralement pas d’obligations, d’hypothèque ou d’enfants dont ils doivent s’inquiéter. Alors, pourquoi ne pas voyager et voir du pays? Essayer un nouveau loisir? Faire ces choses qu’elles n’avaient jamais le temps de faire? Renouer avec de vieux amis? Rencontrer des gens? Bref, la retraite est le début d’un nouveau voyage et non la fin du voyage.
À une autre époque, emménager dans une résidence pour aînés signifiait une baisse de la qualité de vie. La personne qui s’y résignait perdait son indépendance. Faute de pouvoir vivre seule, elle n’avait d’autre choix que de déménager. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. De nos jours, les aînés planifient activement leur déménagement dans une résidence ou un complexe pour personnes retraitées. C’est une occasion excitante de rencontrer des gens de leur âge ou qui en sont au même stade de leur carrière. C’est l’occasion de s’impliquer au sein d’une nouvelle collectivité.
Confort et technologies
Aujourd’hui, les aînés exigent davantage d’une résidence qu’un sentiment de sécurité. Ils aspirent à exercer un contrôle sur leur santé et sur leur vie. Ils veulent du confort, des technologies de pointe et une vie communautaire. On ne s’étonne donc pas de trouver des aînés entrepreneurs, bénévoles ou enseignants. Même à la retraite, les aînés ont encore beaucoup à offrir.
Les aînés veulent aussi rester actifs. L’exercice n’est pas forcément synonyme de séances au gym. Même le jardinage ou la danse constituent de l’exercice physique. Les jeux – de table ou de console – constituent une excellente façon de garder un esprit vif. Adieu, bingo! Bonjour les sports sur la Wii! Non, les aînés ne sont pas condamnés à toujours chercher leurs clés et leurs mots. Ils tiennent la chance d’explorer et de se divertir.
Que réserve l’avenir?
L’avenir s’annonce rempli de possibilités pour les représentants du troisième âge. Les personnes d’âge mûr peuvent s’attendre à vivre trois ou quatre décennies après la retraite. Pourquoi se limiter? Les aînés vont continuer à suivre des cours et à travailler bien après l’âge de 60 ans. Pour tout dire, il nous faut repenser le modèle de productivité actuel. L’avenir et le marché du travail ont encore beaucoup à offrir aux aînés.
Ce changement signifie que les résidences pour aînés doivent aussi revoir leur modèle. Le revenu disponible des aînés est plus élevé que jamais. Ils réclament plus de services et de meilleurs. Ils sont prêts à prendre des risques et à explorer des possibilités. Ils sont plus à l’aise avec les technologies que la génération qui les a précédés. Les exploitants de résidences doivent construire une communauté pour leurs résidents. Ceux qui ne le font pas en paieront le prix!