Changer de discours et d’attitude à l’égard du vieillissement, c’est un bon début

Les résidences pour aînés ont évolué au fil des ans et ne sont plus ce qu’elles étaient. L’idée que beaucoup de gens se font de la vie dans ces établissements est déconnectée de la réalité. Elle repose sur des images et des articles qui remontent à quelques décennies. C’est peut-être ce qui fait que tant de gens parlent encore de façon négative du vieillissement et qu’à leurs yeux, déménager dans une résidence assistée rime avec perte d’autonomie.

Cette perception entraîne des conséquences préoccupantes.

Des études ont montré que la perception négative du vieillissement est étroitement liée à la fragilité physique des aînés. Cette fragilité peut, à son tour, entraîner un déclin cognitif. Autrement dit, l’emploi de formules négatives peut nuire à la santé des aînés en modifiant la perception que ceux-ci ont d’eux-mêmes. A contrario, les résultats d’une étude récente laissent entendre qu’une attitude positive peut atténuer la fragilité des aînés et même aider les adultes vieillissants à rester vifs d’esprit [1].

La conception du vieillissement et la façon d’en parler dans la société ont des effets sur les aînés. Quand on qualifie les résidences pour aînés de centres d’accueil et le vieillissement de déclin, on finit par les considérer comme tels. Qu’on ne s’étonne pas alors que la plupart des gens redoutent la vieillesse et la maladie!

Le fait de modifier notre attitude et notre discours à l’égard du vieillissement aurait de nombreux effets positifs sur les aînés.

Les résidences pour aînés sont des communautés, pas des hôpitaux

La plupart des gens parlent des résidences pour aînés comme s’il s’agissait d’établissements de santé. Elles sont perçues comme la destination de choix quand survient une maladie ou une perte d’autonomie. Si tel était le cas, pourquoi les aînés voudraient-ils déménager?

Cette perception négative peut nuire aux démarches des familles qui souhaitent que leurs parents âgés soient mieux entourés. La seule mention des mots « logement avec assistance » peut amener certains aînés à se braquer et à refuser de quitter leur maison, même s’ils doivent composer avec des ennuis de santé.

La réalité des résidences assistées 

Voyons à quoi ressemblent les résidences assistées dans la réalité. Il en existe un large éventail. Ainsi, les résidents peuvent choisir parmi de multiples possibilités, en fonction de leur degré d’autonomie et de l’assistance dont ils ont besoin.

À un bout du spectre de l’autonomie, on trouve des communautés où les aînés ont leur propre logement ou petite maison. Il existe aussi des établissements spécialement dotés pour accueillir des personnes ayant des problèmes de mémoire. Par ailleurs, un bon nombre d’établissements proposent des modalités de vie multiples. Il est possible d’y vivre de façon parfaitement autonome ou dans un appartement offrant des services d’aide ménagère.

Une perception et un discours positifs permettraient d’éviter les sentiments désagréables qui entachent l’image des résidences pour aînés. Personne ne reproche à une jeune famille de déménager en banlieue pour se rapprocher d’autres jeunes familles. Les aînés sont dans une situation similaire. Voyez donc les résidences comme des établissements bien équipés, dotés de services destinés à répondre à leurs besoins.

Une aînée ne déménage pas forcément parce qu’elle a des ennuis ou que sa santé périclite. De nos jours en effet, de nombreux aînés choisissent d’emménager dans une résidence assistée pour profiter des avantages qu’elle offre.

Vieux ne veut pas dire périmé 

Les gens qui évoquent le vieillissement de manière négative sont malheureusement nombreux. La conjugaison simultanée de plusieurs changements de vie importants pour les aînés n’aide pas les choses. Une personne prend sa retraite après une longue et gratifiante carrière. Une autre a perdu un conjoint malade ou connaît elle-même des problèmes de santé. Il n’est pas rare que les aînés et leur famille voient le vieillissement comme la fin de tout.

Seulement voilà : vieillir ne signifie pas qu’on a fait le tour du jardin. Le changement peut être brutal, mais ce n’est pas la fin. On ne peut plus faire tout ce qu’on avait l’habitude de faire dans nos jeunes années, mais les nouvelles avenues ne manquent pas et on peut toujours continuer à nourrir ses passions dans divers domaines. On peut continuer à découvrir des choses et cultiver de nouvelles amitiés.

De nouveaux horizons

En fait, la retraite et le déménagement dans une communauté de aînés peuvent révéler de nouvelles perspectives, car ces deux changements permettent de faire des choses auparavant impossibles. La plupart des gens consacrent leur vie adulte à leur carrière, à leurs enfants et à d’autres responsabilités. Par manque de temps ou d’espace, ils ont peut-être renoncé à un loisir ou une activité créative qui leur tenaient à cœur. Eh bien maintenant, ils ont tout le temps et l’espace voulus!

La plupart des résidences pour aînés proposent des activités sociales : séances d’entraînement, artisanat, soirées de jeux de société, etc. Les aînés peuvent aspirer à une vie sociale active sans responsabilités additionnelles. Ils n’ont pas d’horaires à respecter, d’enfants à élever ou de courses à faire. Ils peuvent apprivoiser un nouveau passe-temps ou s’inscrire à une formation en ligne, assister à des conférences ou organiser une réception pour leurs amis.

Une attitude positive peut aider les aînés à demeurer actives et en forme. Grâce à de meilleurs soins de santé et une espérance de vie prolongée, les aînés n’ont aucune raison de renoncer à profiter de la vie. Quand une personne se désole de vieillir, son bien-être physique et mental s’en ressent. Une attitude et des perceptions positives peuvent éviter l’effet domino qui entraîne la fragilité physique et le déclin cognitif. Et n’oubliez pas que 80, c’est le nouveau 65!

Source :

1. https://www.psychologytoday.com/us/blog/the-athletes-way/201601/positive-attitudes-about-aging-may-be-fountain-youth