Le spectre de la maladie d’Alzheimer est une réalité pour les personnes âgées. Après l’âge de 65 ans, le risque de développer l’Alzheimer double tous les 5 ans [1]. Actuellement, environ 800 000 personnes vivent avec cette maladie au Canada [1]. Malheureusement, ce chiffre devrait augmenter de 66 % pour atteindre 937 000 d’ici 2031 [2]. D’autres pays rapportent des chiffres similaires, ce qui pousse les experts à prédire une crise de santé mondiale dans un avenir rapproché.
Ainsi, les résidences pour aînés doivent s’adapter à cette nouvelle réalité. Les installations traditionnelles ne sont pas toujours bien équipées pour prendre soin des personnes atteintes de la maladie. Les aînés atteints d’Alzheimer ont souvent besoin de services ou de dispositifs spécifiques. Toutefois, cela ne signifie pas qu’ils doivent être confinés à un endroit ou à une seule activité. L’important est de leur offrir des choix qui leur conviennent sans les submerger d’information.
Si votre résidence accueille des personnes souffrant de troubles de la mémoire, les meilleures pratiques suivantes peuvent vous aider à leur offrir les meilleurs soins possibles.
Personnel formé adéquatement
Les résidents qui souffrent de troubles de la mémoire requièrent un niveau de soins différent. Bien que les symptômes les plus courants incluent des difficultés à accomplir les tâches quotidiennes et des oublis fréquents, chaque personne atteinte d’Alzheimer ne réagit pas de la même manière. Cela signifie que les résidences doivent développer des solutions adaptées aux besoins individuels.
Il est essentiel que le personnel soit bien formé pour répondre aux besoins des résidents. Une formation régulière est nécessaire pour s’assurer que tous les employés connaissent et appliquent les meilleures pratiques. Offrir des soins aux aînés atteints d’Alzheimer demande de la sensibilité et de la patience.
Tous les membres du personnel, même ceux qui n’interagissent pas directement avec les résidents atteints de troubles de la mémoire, devraient être en mesure de réagir à une situation, comme un résident désorienté qui quitte la résidence. Il est essentiel que la résidence ait des politiques et des procédures claires pour gérer ces situations.
Mesures de sécurité
Les technologies de santé comme les moniteurs de fréquence cardiaque et les cordons d’urgence sont souvent essentiels en résidence. Cependant, pour les résidents souffrant de troubles de la mémoire, ces dispositifs deviennent encore plus cruciaux.
Par exemple, tous les aînés peuvent bénéficier de rappels pour prendre leurs médicaments à temps. Toutefois, pour une personne atteinte d’Alzheimer, un service d’alerte peut faire une grande différence. De même, les boutons d’urgence sont un élément standard des résidences pour aînés. Cependant, un cordon d’urgence ou un pendentif portable peut être plus pratique pour les personnes ayant des troubles de la mémoire.
D’autres technologies de sécurité peuvent aussi aider, comme les appels de présence quotidiens pour vérifier le bien-être des résidents. Le personnel peut ainsi intervenir rapidement si un résident a besoin d’aide. Les capteurs de mouvement permettent de surveiller l’activité physique, tandis que des rappels périodiques peuvent aider à ne pas oublier les repas et les rendez-vous médicaux.
Les personnes atteintes de troubles de la mémoire oublient souvent de verrouiller les portes ou d’éteindre les appareils électriques. Des capteurs et des alertes vocales peuvent les aider à rester attentifs et même éteindre automatiquement certains appareils.
Espaces adaptés
Le fait qu’une personne souffre de troubles de la mémoire ne signifie pas qu’elle doit rester enfermée dans sa chambre. Les résidences devraient adapter leurs espaces de vie pour répondre aux besoins spécifiques de ces résidents.
Tout comme une résidence offre des logements sans escaliers pour les personnes ayant des problèmes de mobilité, elle peut aussi adapter ses installations aux déficiences mémorielles. Les aînés atteints d’Alzheimer peuvent facilement être désorientés. Des espaces ouverts avec moins d’encombrement et un nombre réduit d’objets non essentiels peuvent les aider à mieux s’y retrouver.
Cela ne signifie pas que les résidents ne peuvent pas afficher des photos de leurs proches ou conserver des souvenirs. Cependant, il peut être judicieux de limiter les appareils et gadgets non essentiels dans leur unité.
Activités appropriées
Les résidences peuvent aussi adapter leurs activités aux besoins des personnes atteintes d’Alzheimer. Par exemple, les activités créatives comme la musique et les vidéos ont montré des effets bénéfiques. Les activités physiques comme le yoga, qui sont douces et non contraignantes, peuvent aussi aider à ralentir la progression de la maladie.
Les résidents ayant des troubles de la mémoire peuvent oublier leurs rendez-vous et les horaires des activités. Des rappels sur leur téléphone peuvent les aider à respecter leur emploi du temps. De même, organiser les activités dans les espaces communs proches de leurs unités peut réduire le risque de se perdre.
Les résidences peuvent aussi limiter la surcharge d’informations sur les activités et les cours. Une fois qu’un résident a choisi ou exprimé une préférence pour certaines activités, il peut être utile de retirer les autres options de son horaire ou de son bulletin d’information.
Il n’existe pas de solution unique pour prendre soin des aînés atteints d’Alzheimer. Les résidences doivent s’adapter et mettre en place des mesures qui tiennent compte des besoins particuliers des résidents. Il est crucial d’élaborer des meilleures pratiques comme celles mentionnées ci-dessus et de les améliorer en permanence pour suivre l’évolution des besoins en santé des aînés.
Sources:
1. Alz.org